Anne Sylvestre, chanteuse et compositrice, s’est éteinte ce dimanche.
Je souris en pensant à Jean-Pierre Pernault au 13h, qui a annoncé la nouvelle en disant, « Anne Sylvestre, chanteuse pour enfants, est morte à l’âge de 86 ans ».
Chanteuse pour enfants, certes ! Mais elle fut avant tout une chanteuse, une femme, qui servit la cause d’autres femmes et bien plus encore. Cette étiquette de chanteuse pour enfants est bien réductrice, même s’il est vrai que sa popularité en découle en partie.
Gardienne avec sa soeur de leurs lourds secrets d’enfance et d’un passé qu’elle préféra longtemps occulter, elle a su se pencher, malgré ses douleurs personnelles, sur la société, en dénoncer les travers, et prendre parti pour ce qu’elle croyait juste. Son étiquette de féministe lui collera certainement davantage à la peau que celle de chanteuse pour enfants, enfin… je le lui souhaite par ce que ses combats furent ardents et passionnés.
Elle était ce qu’on appelle « une femme engagée » et, pas dupe pour deux sous, elle disait « Je suppose que ça m’a freinée dans ma carrière parce que j’étais l’emmerdeuse de service, mais ma foi, si c’était le prix à payer »…
Oui Madame ! sans doute, mais vous avez marqué votre époque et la chanson française. Je ne suis qu’un tout petit maillon de la chaîne qui portera encore longtemps votre voix, mais j’ai le bonheur d’imaginer que nous serons nombreuses à le faire.
Je ne vous ai vue qu’une fois sur scène, seule, et pourtant…Vous remplissiez tellement bien l’espace
Je laisse pour finir la parole à Marie Chaix votre soeur
« Au début, elle m’a tout appris : à parler, à lire, à chanter (une torture), à trouver des billes dans les caniveaux, dans les allées, à aimer la musique, Paris, les forêts, la littérature, bref, à me tenir droite. Quelle chance j’ai eue d’être la petite avec elle comme grande »
Oui, elle a eu de la chance, Marie, mais nous aussi, en tous les cas, moi aussi. Vous êtes, avec quelques autres, une flamme vive, au sein de ma mémoire. Merci 
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